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 ROGATIONNISTES DU COEUR DE JESUS (RCJ) CAMEROUN

ROGATIONNISTES DU COEUR DE JESUS (RCJ) CAMEROUN

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SIXIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B

Publié par QUASI-PROVINCE SAINT JOSEPH PERES ROGATIONNISTES CAMEROUN sur 12 Février 2021, 07:38am

Catégories : #Homélie

Lévites 13, 1-2.45-46 ; Psaume 101 ;  1 Cor 10, 31-11, 1 ; Evangile : Mc. 1, 40-45

Jésus nous invite aujourd’hui, non seulement à la tolérance mais plus encore, c’est-à-dire à rendre vie, ressusciter en quelque sorte, celui ou celle qui est près de nous comme un mort-vivant. Aujourd’hui encore, l’Ecriture nous met en présence de malheurs, de souffrance : il est question de lèpre, synonyme d’exclusion, de rejet pour cause d’impureté. On peut parler de « double peine » : à la maladie s’ajoutent la mise à l’écart, la solitude, et en définitive le désespoir. S’opposant à ces lois de la société, Jésus touche le lépreux qui l’implore. Il le guérit. Jésus renverse l’ordre établi, en signe du Royaume : sa loi, c’est l’amour, un amour qui transforme la vie. Ainsi, saint Paul peut dire : « Faites tout pour la gloire de Dieu. » Et l’homme guéri court annoncer la nouvelle : l’amour, on ne peut le taire ! Ecoutons cette bonne nouvelle.

Aux premiers temps bibliques, on croyait le lépreux châtié à cause de ses péchés, mais on connaissait aussi la réalité de la contamination. La solution de bonne conscience était de l’exclure de toute vie sociale, puisque considéré comme impur.

Corinthe était une ville énorme : 600.000 habitants, dont 400.000 esclaves. Paul est envoyé à tous ces pauvres pour leur révéler le Christ et la vie en lui. Il les invite fortement à agir en tout pour la gloire de Dieu, comme le Christ en a donné l’exemple.

Jésus guérit un lépreux : mais de peur d’être pris davantage pour un guérisseur que pour le messager du Royaume, il lui défend d’en parler. Peine perdue ! Le miraculé ne peut s’empêcher de clamer sa reconnaissance et sa joie.

Identifié par sa maladie, l'homme qu'il était, le rejeté qu'il est, semble ne plus avoir d'autre nom ou d'autre prénom que celui de « lépreux » ! À l'audace du lépreux qui vient à sa rencontre, alors même que la loi lui interdit de s'approcher de quiconque, Jésus, pris de pitié, répond avec émotion et tendresse. Jésus étend la main. II pose un geste. Il touche celui que la maladie empêche d'être touché. L'audace du lépreux rencontre l'audace de Jésus qui va jusqu'à réintégrer l'exclu à la société qui, à cause de sa lèpre, le rejetait. À la mort programmée de cet homme; Jésus répond par la vie. « Je le veux, soit purifié! »

De nos jours, injustice et exclusion marquent encore nos sociétés. Nous en faisons hélas tous le constat, quotidiennement. L'homme exclu par l'homme est une réalité bien triste de notre monde à l'aube du troisième millénaire. Aujourd'hui, les lépreux des temps modernes existent. Ils sont toujours sur le seuil, en dehors, rejetés, en marge, en manque, en attente. Oui, ils attendent, ils guettent de leurs proches une parole, un sourire, un regard. Ils attendent la compréhension, l'accueil, un geste. Leur cri est semblable à celui du lépreux de l'évangile : « Si tu le veux, tu peux! » Alors, comme tant d'autres, je fais ce que je peux. Timidement. Discrètement. Et le visage du petit, de l'opprimé, du rejeté ou de l'exclu, le visage de ces lépreux d'aujourd'hui devient pour moi visage de mon Dieu.

L’histoire du lépreux nous rappelle, en parabole, le sens premier du salut apporté par Jésus. L’espoir d’une guérison est tellement fort que le malade n’envisage aucune autre solution. Mais l’exemple de ce lépreux nous invite également à dépasser notre volonté de forcer la main, de dicter notre désir et notre volonté à l’autre, en lui imposant notre point de vue. Ici, sur le terrain de l’Evangile, cette réalité humaine met en place d’autres possibilités. Car l’homme en question accueille la présence, remet son avenir entre les mains du Fils de Dieu. Il s’abandonne à son jugement et se laisse conduire. Il perçoit en Lui le vrai, l’unique Sauveur !

Tout au long de ses années de vie publique, Jésus ne cesse de vouloir sauver ce qui est perdu. Il veut faire vivre ceux qui le cherchent. A tous il annonce : « Celui qui croit en moi passe de la mort à la vie ! Venez à moi et vous aurez la vie!» (Jn 5. 24). Voilà la Bonne Nouvelle, celle que l'ancien lépreux se mit à proclamer et à répandre.

Frères et sœurs, il y a toujours un lépreux près de nous, lépreux du corps ou du cœur ! Peut-être il crie et il pleure, peut-être il se cache en silence. Saurons-nous le reconnaître et l'entendre, le toucher de nos mains, lui ouvrir nos entrailles, lui donner quelque chose de notre vie? Saurons-nous reconnaître dans ses plaies celles du Christ crucifié ? Que le Seigneur nous en fasse la grâce et nous guide, lui qui la veille de sa mort disait à Thomas l'incrédule : « Je suis le chemin, la vérité et la vie».

Dieu notre Père, ton Fils s‘est fait proche de nous. Il a répondu aux cris des pauvres et des malheureux. Il est venu nous purifier de l’égoïsme, de la haine et des préjugés qui dressent des barrières entre nous. Ouvre nos cœurs à sa parole afin que nous le prenions comme modèle. Fais que nous vivions en communion entre nous et avec toi, Dieu vivant, pour les siècles des siècles. AMEN

Père Bernard Dourwe, Rcj.

 

 

 

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